14.05.23 – « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. »               


Avec François de Sales, laissons la Parole s’épanouir en nous.
Année A  6ème dimanche de Pâques Jean 14,15-21
Du Traité de l’Amour de Dieu Livre 2 chap. 8 (IV 112


Mon Dieu, Théotime, combien le cœur de Dieu est amoureux de notre amour ! N’aurait-il donc pas suffi qu’il nous donne la permission de l’aimer, comme Laban permit à Jacob d’aimer sa belle Rachel ? Mais non, il fait bien davantage : il nous déclare sa propre passion amoureuse envers nous, et il nous demande de l’aimer de toutes nos forces, afin que ni la distance infinie qui existe entre sa Majesté et notre misère, ni aucun autre prétexte ne nous dissuade jamais de l’aimer !

En cela il nous montre bien, Théotime, que ce n’est pas en vain qu’il nous a laissé cette inclination naturelle à l’aimer. Par ce commandement universel, il nous presse d’employer cette inclination afin qu’elle ne soit pas inutile, et pour que nous puissions la mettre en œuvre, il nous fournit tous les moyens qui nous sont nécessaires…

Or, vivre selon Dieu, c’est aimer. Voyez donc, Théotime, combien Dieu désire que nous l’aimions ! Mais il ne se contente pas de faire connaître à tous son extrême désir d’être aimé, de telle sorte que tout le monde le sache ; il va même frapper de porte en porte, en déclarant « si quelqu’un ouvre, il entrera chez lui et soupera avec lui », c’est-à-dire, il lui témoignera toute sorte de bienveillance.

Que veut dire tout cela, Théotime ?  Tout cela veut dire que Dieu ne nous donne pas seulement ce qui est juste suffisant pour l’aimer, et ainsi nous sauver ; il nous donne largement, magnifiquement, à la mesure de ce que nous pouvons attendre d’une si grande bonté telle que la sienne.

Mon cher Théotime, Dieu ne donne pas seulement aux obstinés les quelques remèdes nécessaires à leur conversion, mais pour chacun, il met en œuvre toutes les richesses de sa bonté.

Monastère de la Visitation Fribourg