14.1.24 – « Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, Jean le Baptiste dit  » Voici l’Agneau de Dieu. »                                        


Avec François de Sales, faire rayonner la bonté de Dieu.
2ème dimanche ordinaire B, Jean 1, 35-42
Sermon 6 déc. 1620 (IX, 399-405)


Saint Jean savait assurément que Jésus était vraiment le Messie, cela est indubitable, car il le connut étant encore dans le sein de sa mère, et il n’y a aucun saint qui ait eu une plus grande lumière et intelligence du mystère de l’Incarnation que ce glorieux saint Jean. Il fut l’écolier de Notre Dame, et lorsqu’elle alla visiter sa cousine Elisabeth, il fut sanctifié par le Sauveur de nos âmes, et tressaillant dans les entrailles de sa mère, il l’adora et se consacra à son divin service.

 Il fut son précurseur, et annonça sa venue au monde. C’est lui qui le baptisa, lui qui vit descendre le Saint Esprit en forme de colombe et qui entendit la voix du Père disant : Celui-ci est mon Fils bien aimé, en qui je trouve ma joie. C’est lui qui le montra du doigt, prononçant ces paroles : Voici l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde. Voilà la connaissance qu’il avait de Notre Seigneur, et sans aucun doute il garda toujours la croyance et l’assurance qu’il avait de sa venue.

La raison pour laquelle saint Jean envoya ses disciples à Notre Seigneur fut afin de les détacher de sa personne, de peur qu’ils ne viennent à faire plus d’état de lui que du Sauveur… Il ne voulait pas les attirer à lui mais à son Maître, à l’école duquel il les envoyait pour être instruits de sa propre bouche. Que voulait-il signifier sinon : Tout ce que je vous prêche et enseigne, ce n’est point pour vous attirer à moi, mais bien à Jésus Christ dont je suis la voix : c’est pourquoi je vous adresse à lui. Il est le Messie promis.

Comme s’il voulait dire : Je ne me contente pas de vous assurer que c’est Celui que nous attendons, mais je vous envoie afin que vous soyez instruits par lui-même… Je crois assurément qu’il est le Fils de Dieu, l’Agneau qui ôte les péchés du monde. Il pouvait bien, par ses paroles, leur faire entendre cette vérité, mais il ne le fait pas, et les adresse à  Notre Seigneur pour être instruits par lui…

Les serviteurs de Dieu ne prêchent et n’enseignent ceux qu’ils conduisent que pour les porter à Dieu, tant par leurs paroles que par leurs actes.

                                      Monastère de la Visitation Fribourg