17.09.23 – « Prends patience avec moi et je te  rembourserai tout ! »     


Avec François de Sales, laissons la Parole  s’épanouir en nous.
24ème Dimanche ordinaire  Année A  Matthieu 18, 21-35
D‘un sermon du 12 oct.1614 (VIII 148)


Dieu nous a recommandé en diverses occasions, et de bien des manières, la charité envers le prochain. L’homme a été créé à la ressemblance de Dieu ; donc, nous sommes invités à aimer, dans notre prochain, la ressemblance et l’image de Dieu, c’est-à­-dire à rendre cette image et cette ressemblance de plus en plus parfaite.

C’est merveille de trouver deux amours jumeaux, l’un regardant le Créateur et l’autre la créature… Ces deux commandements sont jumeaux, et ce n’est pas étonnant s’ils se ressemblent. L’amour de Dieu engendre l’amour du prochain… Partout où l’amour de Dieu fleurit, l’amour du prochain fleurit.

Dans l’évangile de Jean, Jésus nous donne un commandement nouveau, c’est-à-dire supérieur ; car par son exemple, le Christ nous presse d’une manière admirable.

Il était dit dans l’ancienne Loi : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, mais dans la nouvelle : comme je vous ai aimés, c’est-à-dire, plus que soi-même. Comme Joseph, qui, tout en aimant suffisamment ses autres frères, était particulièrement uni à Benjamin, de même, nous devons aimer tout le monde, comme nos frères, les aimant comme Jésus les aime.

Cet amour ayant tant de prix, Jésus ne néglige rien pour l’enflammer en nous et détruire ce qui s’y oppose. Or, le principal obstacle c’est le défaut de justice et la haine. Voilà pourquoi la parabole de notre Évangile consterne Jésus…

D’abord parce que notre dette envers Dieu est immense ; nous lui sommes redevables de ses grâces : Il nous a tout donné.

Et puis reconnaissons combien les injustices qui nous sont faites sont souvent légères ! Elles viennent de notre imagination pour la plupart. « On n’est blessé que par soi-même. »

Si un cheval t’avait donné un coup de pied, serait-ce raisonnable de vouloir le lui rendre ? Et pourtant, il t’a nui davantage que l’homme qui t’aurait donné un soufflet…

                                      Monastère de la Visitation Fribourg