2.07.23 – « Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. »


Avec François de Sales, laissons la Parole s’épanouir en nous.
13ème  dmanche ordinaire  Année A  Matthieu 10, 37-42
D’un sermon du 8 février 1614 (IX 15,18-21)


Notre Seigneur dit ces mots qui représentent tout l’enseignement et la  perfection chrétienne : Qui voudra venir avec moi, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.

Que signifie prendre sa croix et renoncer à soi même ? Cela revient à dire : Prenez et recevez de bon cœur toutes les peines et contradictions, qui vous arri­veront en cette vie… Notre Seigneur nous a montré qu’il ne faut pas que nous choisissions la croix, mais que nous la prenions et la portions telle qu’elle nous est présentée… Et le mérite de la croix n’est pas dans son poids, mais dans la façon de la porter. Je dirais même qu’il y a quelquefois plus de vertu à porter une croix de paille qu’une croix bien pesante, parce qu’il faut être attentionné, de crainte de la perdre… Parfois par de menues obéissances, il faut être très attentif pour ne pas faillir.

Nous voyons donc assez bien que cette parole de Notre Seigneur qui ordonne qu’on prenne sa croix, nous invite à recevoir de bon cœur les contradictions et vexations qui nous sont faites, même quand elles sont légères et de peu d’importance…

Ô Seigneur, me direz-vous, il faut être grandement sur ses gardes pour ne point suivre notre propre volonté et nos propres désirs.

Voici le remède : Ceux qui naviguent en mer, approchant du lieu où sont les sirènes, courent toujours le risque de se perdre à cause de leurs chants délicieux qui les en­dorment ; mais certains ont trouvé malin de se faire attacher à l’arbre qui est planté au milieu du navire, afin de n’être pas attirés vers le rivage par cette mélodie.

Faisons de même lorsque les sirènes de notre propre volonté viendront chanter à nos oreilles pour nous suggérer de leur obéir ; il faut, dis-je, nous attacher fortement à l’arbre du navire, qui n’est autre que la croix, nous ressouvenant que Notre Seigneur, nous ordonne de prendre notre croix.

Et en conclusion, notre Seigneur ajoute qu’il faut qu’on le suive…Le suivre, c’est marcher sur ses pas, imiter ses vertus, faire ses volontés ; si vous persévérez le long de votre vie, à la fin il vous mettra devant lui et s’entretiendra familièrement avec vous comme avec un ami, et cet entretien durera éternellement.

                                 Monastère de la Visitation Fribourg