20.08.23 – « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David !


Avec François de Sales, laissons la Parole s’épanouir en nous.
20ème dimanche ordinaire Année A Matthieu 15, 21-28
D’un sermon du 17 février 1622 (X 225)


La Cananéenne montra une grande confiance quand elle fit cette prière, même au milieu des bourrasques et des tempêtes, qui ne furent point suffisantes pour ébranler tant soit peu cette confiance ; car elle accompagna sa confiance de la persévérance avec laquelle elle continua fermement à crier : Seigneur, fils de David, aie pitié de moi ! Et ne disait-elle pas autre chose ? Non, elle n’avait d’autres paroles à la bouche que celles-ci, et tout le temps, elle appela ainsi Notre Seigneur.

… Bien qu’il lui semblât que Notre Seigneur ne tenait pas compte de sa prière, puisqu’il ne lui répondait rien et semblait faire ainsi une injustice, néanmoins cette femme continua de crier après Lui, tant et si bien que les Apôtres furent contraints de Lui dire de la congédier parce qu’elle ne faisait que crier après eux.

Sur ce, les uns pensent que, voyant que le Sauveur ne lui répondait rien, elle s’adressa aux Apôtres pour leur demander d’intercéder pour elle ; voilà pourquoi ils dirent : Elle ne fait que crier après nous. D’autres croient qu’elle ne les pria point, mais qu’elle criait toujours après Notre Seigneur…

C’est mon opinion, et quand les Apôtres dirent : Seigneur, congédiez-la, ou bien, renvoyez cette femme, car elle ne fait que crier après nous, ils vou­laient signifier après Vous…

Néanmoins, bien que Notre Seigneur fit la sourde oreille à tout cela, elle ne cessa de continuer son oraison accoutumée ; c’est ainsi qu’elle montra sa persévérance, car ce n’est point une petite vertu que de persévérer à faire tous les jours une même prière et les mêmes exercices.

 Et quelle prière ferons-nous toujours ? Notre Seigneur l’a dictée de sa propre bouche : Dites : « Notre Père qui êtes aux cieux… »

                                      Monastère de la Visitation Fribourg