21.11.21 – « Ma royauté ne vient pas de ce monde. »


Boire à la source avec François de Sales.
Année B Christ-Roi de l’univers, Jean 18, 33-37
Notes d’un sermon du 25 mars 1622 (X 360)


Jésus de Nazareth, Roi des Juifs. Dans ce titre sont signifiées les causes de cette divine Passion ; car bien qu’il y ait quatre paroles, elles ne signi­fient pourtant pas quatre causes de sa mort, mais seule­ment deux.

Jésus veut dire Sauveur : or, il est mort parce que, pour nous sauver, il fallait mourir. Il était Nazaréen qui veut dire fleuri, à savoir saint et innocent, sans tache ni rouille de péché, mais fleurissant en toute sorte de vertus.

Roi des Juifs, c’est à dire qu’il est Sauveur et Roi tout à la fois. Il est donc Roi, mais seulement des Juifs, c’est-à-dire de ceux-là qui le confessent, comme le rappelle saint Paul dans la lettre aux Romains ; oui, il est véritablement mort, et de la mort de la croix…

Que reste-t-il donc, et quelle conséquence pouvons-nous tirer de cela : puisqu’il est mort d’amour pour nous, mourrons, nous aussi, d’amour pour lui, ou si nous ne pouvons mourir d’amour, que du moins nous ne vivions que pour lui ?

Saint Augus­tin se plaignait dans un sermon : 0 Seigneur, disait-il, est-il possible que l’homme sache que vous êtes mort pour lui et qu’il ne vive pas pour vous ? Et saint François d’Assise, ce grand amoureux, disait en sanglotant : Ha ! vous êtes mort d’amour et per­sonne ne vous aime !

Il est donc mort ; mais bien qu’il soit mort et élevé sur la croix, ceux qui ne le regarderont pas mourront, car il n’y a point d’autre rédemption qu’en cette Croix. Peut-on, je vous prie, contempler l’humilité de notre Sauveur sur la croix sans devenir humble ? Peut-on voir son obéissance sans être obéissant ?

 Monastère de la Visitation Fribourg