24.09.23 – « …ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? »
Avec François de Sales, laissons la Parole s’épanouir en nous.
25ème Dimanche ordinaire Année A Matthieu 20, 1-16
Sermon du 21 nov. 1620 (IX 391) et Traité de l’Amour de Dieu Livre II, chapitre VII (IV 110)
Tous sont appelés et plusieurs entendent l’inspiration, différemment néanmoins, les uns plus, les autres moins.
Mais il faut bien se garder de chercher pourquoi la suprême Sagesse et divine Bonté a donné telle grâce à l’un plutôt qu’à l’autre ; ni pourquoi ses faveurs abondent en tel lieu plutôt qu’en tel autre. Non, Théotime, n’entrez jamais dans ces curiosités. Puisque nous avons tous, en surabondance, ce qui est nécessaire à notre salut, quelle raison aurions-nous de nous plaindre de ce que Dieu donne plus largement ses grâces aux uns plutôt qu’aux autres ?
Si quelqu’un voulait savoir pourquoi Dieu a fait les melons plus gros que les fraises, ou les lys plus grands que les violettes ; pourquoi le romarin n’est pas une rose, ni l’oeillet un souci ; pourquoi le paon est plus beau qu’une chauve‑souris ; ou pourquoi la figue est sucrée et le citron aigrelet, – on se moquerait de lui et on lui dirait : pauvre homme ! puisque la beauté du monde requiert la varieté, il faut bien qu’il y ait des différences entre les choses, et que l’une ne soit pas l’autre.
C’est pourquoi les unes sont petites et les autres grandes, les unes acides et les autres douces, les unes plus belles et les autres moins.
Or il en va de même dans l’ordre surnaturel : chaque personne a son don, l’ un celui-ci, l’autre celui-là, dit Saint Paul aux Corinthiens…
L’Eglise est un jardin orné de mille fleurs, il en faut donc de diverses grandeurs, de diverses couleurs, de diverses senteurs, en somme de différentes perfections. Toutes sont précieuses, toutes ont leur grâce et leur éclat. Mais c’est leur union dans la variété qui constitue leur beauté.
Monastère de la Visitation Fribourg