31.12.23 – Sainte Famille –  » Les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem    pour le présenter au Seigneur. »      


Avec François de Sales, faire rayonner la bonté de Dieu.
Sainte Famille  Année B  Luc 2,22-40
Sermon 2 fév. 1620 (IX, 261)


Considérons un peu les conditions nécessaires pour obtenir cette faveur de prendre le Sauveur entre nos bras et de le recevoir des mains de Notre Dame, comme Siméon et Anne, cette bonne veuve qui eut le bonheur de se trouver dans le temple au même moment… Siméon était juste, il avait ajusté sa volonté à celle de Dieu ; être juste n’est autre qu’être selon le cœur de Dieu et vivre selon son bon plaisir.

La seconde condition est que nous attendions, comme le bon saint Siméon, la rédemption d’Israël, c’est-à-dire que nous vivions dans l’attente de notre propre perfection. Heureux sont ceux qui, vivant en attente, ne se lassent point d’attendre ! Je dis cela pour ceux qui, ayant le désir de se perfectionner par l’acquisition des vertus, voudraient les avoir toutes d’un coup, comme si la perfection ne consistait qu’à la désirer. Ce serait certes un grand bien si nous pouvions être humbles dès que nous désirons l’être, sans autre peine. Ou bien si un Ange pouvait un jour remplir une sacristie de vertus et même de la perfection, et que nous n’ayons qu’à entrer là-dedans et nous revêtir d’elle comme nous ferions d’une robe ; certes, ce serait bien agréable. Mais cela ne se peut pas, il faut que nous nous accoutumions à rechercher notre perfection selon les voies ordinaires, et la tranquillité de cœur, faisant tout ce que nous pouvons pour acquérir les vertus par la fidélité que nous aurons à les pratiquer, chacune, chacun selon notre condition et vocation… Nous aurons toujours assez tôt ce que nous désirons, lorsqu’il plaira à Dieu de nous le donner.

Il faut être aussi, comme saint Siméon, plein de respect devant Dieu … c’est-à-dire plein de reconnaissance de son infinie grandeur et de notre profonde petitesse. Qu’il est bon de voir le respect avec lequel ce saint homme tenait le divin Enfant entre ses bras, car il avait la connaissance de la souveraine dignité de Celui qu’il tenait !

Enfin il est nécessaire que nous donnions place en nous au Saint Esprit … si nous voulons porter entre nos bras ce divin Sauveur de nos âmes… Si dès cette vie sur terre le Saint Esprit est en nous, si nous nous tenons en grand respect devant Dieu en attendant l’avènement de notre perfection, ajustant autant que possible notre volonté à celle de Dieu, nous aurons le bonheur de porter le Sauveur entre nos bras, et nous serons bienheureux éternellement.

 Monastère de la Visitation Fribourg