8.11.20 – « Veillez donc car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

La Parole méditée avec François de Sales …
Année A, 32e Dimanche Temps Ordinaire Mt. 25, 1-13
Sermon du 13 mars 1618   (VIII 367)


La persévérance est donc nécessaire au salut des pécheurs : Celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. La volonté de l’homme doit être toujours en marche jusqu’à la mort. Le Concile de Trente dit : Le don mystérieux de la persévérance est très haut et très profond. Tous, à la vérité, courent, mais un seul remporte le prix. Il y a deux sortes de persévérance : l’une proprement dite, l’autre équivalente. Ceux qui se convertissent au moment de la mort, comme le larron, ont eu la persévérance équivalente ; car, à vrai dire, ils ne persévèrent pas, mais leur conversion équivaut à la persévérance qui n’est rien d’autre que la conversion. La persévérance proprement dite est celle par laquelle nous persévérons longtemps, et dans ce cas, le don de la persévérance n’est autre chose qu’une série de grâces qui dirigent, protègent et portent secours.

Une objection se présente contre ce qui vient d’être avancé. Si par nous-mêmes nous ne pouvons rien, celui qui est condamné le serait parce que Dieu ne l’a pas aidé ? Rien n’est plus futile que ce raisonnement. Il est vrai que la grâce de Dieu nous est nécessaire, mais il est vrai aussi que jamais elle ne nous manque : la grâce ne te fait pas plus défaut que la nature. Prenons l’exemple des Israélites dans le désert : la manne ne leur manqua pas, mais ils manquèrent à la manne.

Il y a beaucoup de différence entre la constance et la persévérance, entre la force et la vaillance. Nous appelons un homme constant, celui qui se tient ferme et préparé à souffrir les assauts de ses enne­mis, sans s’étonner ni perdre courage ; mais la persévérance concerne principalement un certain ennui intérieur qui nous arrive quand nos peines sont trop longues. Or, la persévérance fait que l’homme méprise cet ennui de telle sorte qu’il en demeure victorieux par une continuelle soumission à la volonté de Dieu. La force est ce qui fait que l’homme résiste puissam­ment aux attaques de ses ennemis ; mais la vaillance est une vertu qui fait que l’on ne se tient pas seulement prêt pour combattre et résister quand l’occasion s’en présente, mais elle fait que l’on attaque l’ennemi à l’heure même où il y pense le moins.

Monastère de la Visitation Fribourg