9.07.23 – « Mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »


Avec François de Sales, laissons la Parole s’épanouir en nous
.14ème  dimanche ordinaire Année A  Matthieu 11, 25-30
D’un sermon du 2 février 1622 (X 179-180)


Saint Siméon fut bienheureux de porter le Sauveur entre ses bras. Il y a deux façons de le porter… La première c’est de le porter sur ses épaules comme saint Christophe ; la seconde c’est de le porter entre ses bras comme saint Siméon et Notre Dame. Certes, bien que saint Christophe n’ait pas porté Notre Seigneur que sur ses épaules, il en fut bienheureux et mérita d’être appelé le porte-Christ. Or, le porter de cette façon n’est autre chose que de vouloir endurer et souffrir de bon cœur tout ce qu’il lui plaît que nous souffrions, aussi dure et pesante que soient la charge et le fardeau que Dieu nous met sur les épaules. Bien que son joug soit doux, nous dit st Matthieu, ne croyions pas pourtant être exemptés de souffrir ; non, mais il faut, comme saint Christophe, porter Notre Seigneur sur nos épaules, endurant tout ce qu’il lui plaît, comme il lui plaît et autant de temps qu’il lui plaît, nous aban­donnant totalement à sa providence, pour nous laisser conduire et gouverner selon sa très sainte volonté.

 La seconde manière, c’est de le porter comme saint Siméon et Notre Dame le portèrent. Nous faisons cela quand nous endurons les travaux et les peines avec amour, c’est-à-dire que l’amour que nous portons à la loi de Dieu nous rend son joug suave et plaisant, nous faisant aimer ces peines et travaux, et cueillir la dou­ceur parmi les amertumes : cela n’est pas autre chose que de porter Notre Seigneur entre nos bras. Or, si nous le portons ainsi, il nous portera sans aucun doute lui aussi.

Ô combien nous serons heureux si nous nous laissons porter par Notre Seigneur, et si nous le portons sur nos épaules comme saint Christophe, et entre nos bras comme saint Siméon, nous abandonnant tout à lui pour nous laisser conduire comme il lui plaira !

 Remettez-vous donc entièrement entre les bras de sa divine providence, soumettez-vous à sa loi et préparez-vous à endurer toutes les peines qui pourront arriver en cette vie ; ce faisant, les choses les plus dures et pénibles vous seront douces et suaves, et vous participerez au bonheur des saints…

Tâchez de les imiter en cette vie, et vous bénirez le Sauveur et en serez bénis en l’autre Vie avec ces glorieux saints.                                                       

    Monastère de la Visitation Fribourg