« Ah si tu déchirais les cieux et si tu descendais »Isaïe 63,9

« Ah si tu déchirais les cieux et si tu descendais »Isaïe 63,9

En ouverture de cet Avent l’affirmation du prophète Isaïe vient comme un baume consolateur sur nos cœurs troublés par une période difficile, marquée par le deuil, la peur, la solitude ou la maladie. « C’est toi Seigneur, notre Père, notre rédempteur depuis toujours, tel est ton nom».

Déjà, le peuple Juif l’a reconnu, le Seigneur est Père, il est Rédempteur depuis toujours. L’humanité n’est pas orpheline, sans secours, sans un Père vers qui crier sa détresse et son espérance. Dans son infidélité, le peuple reconnait que ce Dieu Père est son seul secours pour l’aider à sortir des ornières où il s’est fourvoyé. Et il crie avec audace : « Ah si tu déchirais les cieux et si tu descendais…. à Lui, Dieu ! J’ai envie de dire -pardonnez-moi l‘expression- quel culot ! En réponse au désarroi de l’humanité, Dieu a envoyé son Fils. Il s’est incarné en un temps de l’histoire offrant ainsi à tout homme la vie en abondance. Or, ce n’est pas un simple fait historique, un souvenir au fond de notre mémoire. Certes, l’homme Jésus n’est plus visible à nos yeux, il ne parcourt plus nos chemins poussiéreux. Mais depuis l’événement de Pâques, il est CHRIST, Roi d’humilité que nous avons fêté dimanche dernier. Il l’a promis : « Je suis avec vous pour toujours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20)

La confiance du peuple de la première alliance est une invitation. Osons lui demander de déchirer les cieux et de descendre. Ou plutôt, demandons-lui de déchirer notre cécité pour découvrir sa Présence dans l’humble quotidien. Pour cela, « veillez ». Non pas en mode veille comme nos ordinateurs afin d’économiser de l’énergie, mais en mode vigilance active. Ouvrons nos coeurs et nos yeux afin de percevoir le reflet de Dieu dans le rire d’un enfant, la clarté d’un regard, la chaleur d’une amitié ou la beauté d’un ciel étoilé. Une façon de rompre avec la monotonie et de constater que « Le temple de Dieu, c’est notre cœur, pas notre mémoire. Avec Dieu, le meilleur est toujours à venir. « (Adrien Candiard, op)

Bel Avent dans l’attente active du meilleur à venir.

Sr Colette

Paru dans la lettre hebdomadaire du décanat de Fribourg