11.02.24 – « Si tu le veux tu peux me purifier. »


Avec François de Sales, faire rayonner la bonté de Dieu
Année B 6ème dimanche  Ordinaire  Marc 1, 40-45
Notes d’un sermon 8 fév.1614 (IX,16)


Il est nécessaire que nous sachions cette vérité : tant que nous serons en cette vie, nous aurons toujours besoin de nous purifier et de renoncer à nous-mêmes ; et cette vie ne nous est donnée que pour cette fin. C’est une illusion de penser arriver à la perfection sans n’avoir plus rien à faire, car notre amour-propre produit toujours quelques rejetons d’imperfection qu’il faut corriger !

Notre amour-propre se sert de nos sens, et il est si malicieux que dès que nous lui laissons le pouvoir sur la vue, il se saisit de celui de l’ouïe et ainsi des autres : bref, nous aurons toujours à travailler sur nous…

Mais, quel est ce nous-même qu’il faut purifier, puisque nous en avons deux, qui ne font pourtant qu’une seule personne ? Nous avons un nous-même qui est tout céleste, qui nous fait faire les bonnes œuvres ; c’est cet instinct que Dieu nous a donné pour l’aimer et pour aspirer à goûter sa Présence. Mais nous avons un autre nous-même, et c’est celui auquel il faut renoncer ; ce sont nos passions, nos mauvaises inclinations, nos affections dissipées, en un mot, c’est cet amour-propre dont nous avons déjà parlé.

Il ne faut point se tromper et penser pouvoir aller à la suite de Notre Seigneur sans renoncer tout à fait et sans réserve à ce nous-même…

Renoncer à soi-même n’est autre chose que se purifier de tout ce qui se fait par l’instinct de notre amour-propre, qui, nous le savons, produira toujours, tant que nous serons en cette vie, des rejetons qu’il faudra couper et retrancher, comme il faut faire à la vigne ; car il ne faut pas se contenter d’y mettre une fois la main, mais il faut la couper au printemps, puis après, la dépouiller de ses feuilles et ainsi plusieurs fois par an il faut avoir la main à la serpe pour retrancher ce qui est superflu.

Il faut avoir du courage pour ne jamais se laisser abattre ni s’étonner de nos imperfections, puisque tout le temps de notre vie nous est donné pour nous en défaire.

Monastère de la Visitation Fribourg