28.04.24 – « Tout sarment … qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève. »


Avec François de Sales faire rayonner la bonté de Dieu.
5ème dimanche de Pâques   Année B  Jean 15, 1-8
Introduction à la Vie dévote 1ère partie chap.5 (III, 25)  


 

Les fleurs, dit l’Epoux du Cantique des Cantiques, apparaissent sur la terre, le temps d’émonder et de tailler est venu. Qui sont les fleurs de nos cœurs, sinon nos bons désirs ? Sitôt qu’ils naissent, il faut mettre la main à la serpe, pour retrancher de notre conscience tout ce qui l’encombre…

L’âme qui aspire à être l’épouse du Fils de Dieu, nous dit St Paul, doit se défaire de l’homme ancien et revêtir l’homme nouveau ; puis elle doit couper et raser tout ce qui en elle la détourne de l’amour de Dieu. C’est le commencement de la santé que d’être guéri des infections.

St Paul, en un instant, fut purifié parfaitement, mais cette sorte de purification est aussi miraculeuse et extraordinaire dans l’ordre de la grâce, que la résurrection des morts dans l’ordre de la nature, si bien que nous ne pouvons y prétendre. La guérison des corps, comme celle des esprits, ordinairement, ne se fait que petit à petit, par progrès successifs. Les anges ont des ailes sur l’échelle de Jacob, mais ils ne volent  pas: ils montent et descendent avec ordre, échelon par échelon. L’âme qui monte du péché vers la vie spirituelle est semblable à l’aube : La route des justes est lumière d’aurore, sa clarté s’accroît jusqu’au grand jour (Proverbes 4,18); en s’élevant, elle ne chasse pas les ténèbres en un instant, mais peu à peu. On dit que la guérison qui se fait doucement est toujours plus sûre ; les maladies de l’âme, comme celles du corps, arrivent à cheval, mais elles s’en vont à petits pas.

Dans cette entreprise, il faut donc se montrer courageux et patient. Hélas ! Quelle pitié de voir des âmes qui, se voyant encore imparfaites après s’être exercées dans la vie spirituelle, s’inquiètent, se troublent et se découragent, et sont tentées de tout abandonner et de retourner en arrière.

Mais inversement, ne courent-elles pas un grand danger celles qui pensent avoir été purifiées de toutes leurs imperfections en un jour, qui se tiennent pour parfaites, et qui veulent voler sans ailes ? 0 Philothée, ces âmes sont en grand péril de retomber, pour s’être trop vite dispensées du médecin !

Ne nous inquiétons pas de nos imperfections mais consentons à les affronter et à les combattre !

            Monastère de la Visitation Fribourg