25-02.24 – « …ils ne virent plus que Jésus seul avec eux. »


Avec François de Sales, faire rayonner la bonté de Dieu.
2èmedimanche de Carême  Année B  Marc 9, 2-10
Sermon 23 fév.1614 (IX,27)


L’Eglise au premier dimanche de Carême nous fait voir la tentation de Jésus Christ, au second, sa Transfiguration et la gloire de la Jérusalem céleste, et au troisième, la providence de Dieu envers ceux qui, ayant appris de Notre Seigneur à combattre vaillamment, l’ont fait si fidèlement qu’ils ont mérité la récompense qu’il leur montre après la bataille. Nous ferons aujourd’hui quelques petites considérations sur ce sujet.

L’âme de Notre Seigneur fut bienheureuse dès l’instant de sa conception ; elle ressemblait à l’échelle de Jacob, qui de l’un des bouts touchait le ciel et de l’autre la terre. Il en était de même de la sainte âme de notre Maître, car sa partie supérieure était appuyée dans le sein de son Père, et sa partie inférieure touchait la terre par le choix qu’il avait fait de rejoindre nos misères et nos peines.

Aujourd’hui, notre Seigneur veut faire voir un échantillon de sa gloire à ses trois Apôtres qui le voient la face plus reluisante que le soleil, et après entre Moïse et Elie … Les Apôtres étant relevés (car ils tombèrent la face contre terre en entendant la voix du Père éternel) ne virent plus que Jésus seul.

Ceci est le souverain degré de la perfection, de ne voir plus que Notre Seigneur en tout ce que nous faisons. Plusieurs s’empêcheront bien de regarder les hommes et les choses de ce monde, mais il en est extrêmement peu qui ne se regardent point eux-mêmes ; les plus spirituels recherchent et choisissent entre les exercices de dévotion ceux qui sont plus à leur goût et plus conformes à leurs inclinations.

Il ne faut cependant voir que Dieu, ne chercher plus que lui, et n’avoir aucune affection que pour lui, ainsi nous serons bienheureux. Les âmes qui sont parvenues à ce degré de perfection mettent un soin tout particulier à regarder et se tenir auprès de Notre Seigneur crucifié sur le Calvaire, parce qu’elles l’y trouvent plus seul qu’en nul autre lieu.

            Monastère de la Visitation Fribourg